La technologie des vaccins à ARN messager (ARNm) a connu des avancées significatives au cours des dernières décennies, comme en témoigne le Prix Nobel de médecine 2023. Ces progrès scientifiques ont permis une réponse rapide à la pandémie Covid-19, avec la mise sur le marché des tous premiers vaccins à ARNm (Moderna et Pfizer/BioNTech) en un temps record après le séquençage du génome du virus SARS-CoV-2. Cela représente un jalon déterminant de la médecine et ouvre de nouvelles perspectives pour l’utilisation de l’ARNm comme plateforme thérapeutique. Ce succès a également encouragé les entreprises pharmaceutiques à accroître leurs investissements dans les technologies ARN, plusieurs vaccins à ARNm étant actuellement à divers stades d’essais cliniques pour des utilisations allant des maladies infectieuses aux thérapies contre le cancer. Cette année, la FDA et la Commission Européenne ont approuvé le premier vaccin à ARNm – hors Covid – de Moderna (mResvia) indiqué pour protéger les personnes âgées contre le virus respiratoire syncytial (VRS).
L’un des avantages les plus notables des médicaments ARNm réside dans le processus unique de transcription in vitro (IVT) utilisé pour la synthèse d’ARNm à partir d’ADN. Ce processus enzymatique, le plus souvent catalysé par une ARN polymérase du bactériophage T7, est largement indépendant de la séquence d’ADN codante, permettant ainsi un accès relativement simple et rapide à un large éventail d’ARNm synthétiques aux cibles biologiques diverses.
Cependant, plusieurs défis subsistent pour exploiter pleinement le potentiel de l’ARNm. Au-delà de l’optimisation de la séquence de l’ARNm, de sa purification et son encapsulation – ainsi que la définition d’un cadre réglementaire spécifique harmonisé – la fragilité de l’ARNm (nécessitant par exemple une logistique complexe de la chaîne de froid) et son coût de production représentent deux priorités pour rendre la technologie ARNm accessible à tous.
Dans cette optique, le développement de procédés intensifiés pour une production locale et à la demande de produits thérapeutiques à base d’ARNm pourrait être une des solutions. À cet égard, Quantoom Biosciences est un des pionniers dans le développement de plateformes technologiques abordables et accessibles pour la production d’ARNm. En parallèle de ses solutions Ntensify®, basées sur des processus de production en batch, Quantoom Biosciences explore activement l’utilisation des technologies à flux continu pour tirer parti des nombreux avantages de ce mode de production en termes de contrôle de procédé, d’efficacité et de montée en échelle. En collaboration avec Certech, un premier prototype de réacteur IVT microfluidique a récemment confirmé la possibilité de synthétiser de l’ARNm en flux continu. Des travaux sont en cours pour intégrer les étapes post-IVT au procédé en flux continu.